Le point de
départ
L’un des signes
de la vitalité de
l’école culiolienne est que les propositions
méthodologiques élaborées sont
généralement tout à la fois
provisoires (y compris pour chaque auteur) et nouvelles :
elles
appellent donc à être discutées
d’une part, à être adoptées
d’autre part. L’une des maladies de
l’école culiolienne est que ces discussions
n’ont généralement pas lieu, et que les
nouveautés ne sont adoptées (provisoirement) que
par l’auteur ou le cercle restreint de malheureux qui le
suivent, et peuvent alors avoir à juste titre le sentiment
d’être ballottés d’une
nouveauté à l’autre. Chaque article est
ainsi le début d’un débat qui vire au
monologue. Il s’agit donc que les débats aient
lieu, que les propositions faites par chacun soient effectivement
discutées.
Un des points de
méthode à examiner est
la question du bien-fondé d’une distinction entre
invariants lexicaux et invariants grammaticaux. Cependant, il a paru
judicieux de limiter le groupe de travail à la recherche sur
les invariants lexicaux, ce qui exclut un nombre important de
recherches (et de chercheurs) dans le cadre culiolien, mais ce qui
permet d’éviter la dispersion.
Par conséquent
on n’examinera pas
d’articles sur le subjonctif en français, sur le
pluriel dans telle langue, sur le passif dans telle autre langue, sur
la catégorie de l’aoristique ou même sur
la catégorie de la condition. En revanche, on examinera non
seulement des articles sur tel item lexical, mais aussi sur tel
morphème dérivationnel, et encore sur les
catégories grammaticales du verbe, du nom, de
l’adjectif, de la préposition (liste non
exhaustive ?) dans la mesure où ces catégories
participent de l’identité et de la variation des
items lexicaux.
Parmi les questions en débat :
- Quelle place
à
l’étude de la variation dans la recherche
d’invariants ?
- Quelle place
à la comparaison entre items
lexicaux concurrents dans la recherche
d’invariants ?
- Quel rôle au
contexte et à quel
contexte dans la recherche d’invariants ?
- Les
considérations dites «
référentialistes » (sur la
nature des
référents, ou sur le contexte
référentiel dans lequel l’item lexical
est employé, ou sur les problématiques
philosophiques attachées ou non au concept que
véhicule cet item lexical) interviennent-elles dans la
recherche d’invariants ?
- Quel statut
conférer aux analyses
distributionnelles, et quid de l'opposition entre
« distribution » et
«
intégration » ?
- en particulier dans un
autre genre encore, statut des
exemples fabriqués, statut des exemples attestés.
- L’invariant
est-il le point commun ? comment
l’invariant intègre-t-il la variation ?
- Plus
généralement, comment
procède-t-on pour reconstituer un invariant ?
- Le caractère
progressif de cette reconstitution
est-il accidentel ou constitutif du fonctionnement d’une forme schématique
?
- Comment
s’organisent les variations ? y a-t-il
des principes réguliers de variation ? quels sont
ces
principes ? y a-t-il plusieurs types de principes
réguliers
de variation ?
- De quoi est faite une forme
schématique ? comporte-t-elle
nécessairement des places d’arguments ?
a-t-elle
vocation a être formalisée / à se
réduire à un agencement calculable
d’opérateurs formels ?
- Les schémas
de lexis sont-ils des formes
schématiques ?Autrement dit, les lexis
ont-elles pour vocation de dire la singularité des items
lexicaux (verbaux), ou de distinguer des catégories de
fonctionnements verbaux ?
- Quels
critères avons-nous du
caractère formel d’une analyse ?
qu’est-ce que le formel ?
- De quoi
procède l’opposition discret / dense / compact ?
- Y a-t-il plusieurs
types de schémas
de lexis ?
- Y a-t-il lieu de
distinguer entre items lexicaux et items
grammaticaux ?
- Sur quoi repose la
différence ? où
passe cette différence ?
Sarah de
Vogüé
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